Rester zen et éviter les drames

31 March, 2025

Qu'on se le dise, les drames sont souvent dans notre tête.

Cette phrase, je me la répète comme un mantra depuis des années. Elle m'a vraiment aidé à alléger ma vie de parent, d'entrepreneure et, tout simplement, d'être humain perpétuellement inquiet. Comme moi vous connaissez cette sensation? Un réveil à 3h du matin, qui se transforme en analyse complète des petits travers, les amplifiant, l'esprit qui s'emballe sur un scénario catastrophe qui ne se matérialisera probablement jamais?

Janvier et février 2025 ont été particulièrement éprouvants pour moi, et j'ai reçu l'appel du livre "L'art subtil de s'en foutre" de Mark Manson. Une phrase m'a frappée en plein cœur: "Soyons honnêtes: parfois tout va de travers, et il faut l'accepter." Cette libération m'a fait réaliser combien j'étais prise dans cette culture de la pensée positive obsessionnelle qui, paradoxalement, me rendait plus anxieuse.

Prenons mon fils Laurier en secondaire 1. Deux notes médiocres en mathématiques et mon cerveau, cette fabuleuse machine à catastrophes, s'est emballé: "Il ne s'adapte pas au secondaire", "Son parcours scolaire est compromis." La vérité? Une simple discussion avec la prof a tout réglé.

Notre propension au drame parental

Au début de ma parentalité, j'ai été cette mère anxieuse... À écouter les experts des réseaux sociaux, on est toujours en train de "compromettre" notre enfant. Trop de temps d'écran? Cerveau compromis. Trop strict? Traumatisme. Punitions? Estime de soi fragilisée. Récompenses? Motivation intrinsèque sabotée. Impossible de gagner!

J'ai dérogé à tant de ces beaux principes partagés quotidiennement sur Instagram. Et pourtant, voir mes enfants évoluer (mon grand va avoir 15 ans) me permet de constater que mes actions ont été tout à fait adéquates.

Un principe de Manson qui m'a profondément soulagée: "Tu n'as rien d'extraordinaire, tu sais." Cette idée a été libératrice. D'abord pour moi-même: je n'ai pas à être une femme d'affaires exceptionnelle ou une mère exceptionnelle. Cette pression constante de performance... quel fardeau inutile!

Bien entendu, comme tous les parents, je pense au fond que mes enfants sont exceptionnels. Mais je me garde une réserve, je refuse de leur infliger cette pression écrasante. Je les aime, je valorise leurs forces, sans les mettre sur un piédestal. Cette exigence d'extraordinaire est justement ce qui pousse tant d'entre nous à créer des drames quand nous n'atteignons pas cette perfection fantasmée.

Ma méthode anti-drame inspirée de Manson

Ce que j'ai développé, c'est mon petit système anti-drame:

  • Le test du "Et alors?": Je pousse mon scénario catastrophe à l'extrême puis je me demande "Et alors?" jusqu'à atteindre le fond. Prenons un exemple: je perds un gros contrat → Et alors? → Je vais perdre du chiffre d'affaires → Et alors? → Je devrai réduire certaines dépenses → Et alors? Le "Et alors" me force à réfléchir et je découvre une opportunité de réorganisation financière que je n'avais pas vue.

  • La règle des 5 ans: Cette situation qui me préoccupe tant, aura-t-elle encore de l'importance dans 5 ans? Si non, je baisse d'un cran mon niveau d'anxiété.

  • Le compteur de f*cks: Comme le suggère Manson, j'ai un capital limité de "f*cks" à donner dans cette vie. Je les dépense avec parcimonie.

  • L'acceptation de l'imperfection: J'ai arrêté de combattre la réalité. Parfois, tout va mal, et c'est OK.

La perfection, cette fabrique à drames

Philippe, mon mari, répète souvent que notre réussite familiale tient au fait que nous "tournons parfois les coins ronds". Cette expression m'agaçait autrefois - moi, la perfectionniste chronique!

Aujourd'hui, c'est notre mantra familial. La tache faite sur la nappe par mon petit dernier juste avant le dîner avec mes beaux-parents? Tant pis. Le gâteau d'anniversaire légèrement affaissé? Ça lui donne de la personnalité.

Le plus beau, c'est que cette zénitude est contagieuse. L'autre jour, mon cadet a accidentellement fait tomber la construction Lego sur laquelle son frère avait passé tout un weekend. Au lieu d'une explosion de colère, j'ai entendu mon aîné lui dire: "C'est pas génial, j'aurais aimé que tu fasses plus attention... mais je devrais pouvoir la refaire plus rapidement cette fois-ci."

Philippe et moi tentons de développer cette capacité à nous regarder avec un petit haussement de sourcil quand l'un de nous s'emballe. "Drame ou pas drame?" est devenu notre question code. Il y arrive mieux que moi - c'est dans son tempérament naturellement posé - mais je m'améliore. Nous avons nos moments où la zen attitude s'envole, mais nous nous pardonnons ces écarts.

Alors ce mois-ci, je vous invite à vous joindre à moi: observons nos drames intérieurs pour ce qu'ils sont – souvent des histoires que nous nous racontons. Je vous présenterai des habitudes, des réflexions et des activités pour préserver la zen attitude dans notre foyer. Acceptons que nous ne sommes pas extraordinaires, et que c'est parfaitement normal. Car oui, les drames sont souvent dans notre tête, et nous avons le pouvoir de les désamorcer.

Dominique